Le cancer du sein en 5 questions
En 2023, 61 214 nouveaux cas de cancer du sein ont été diagnostiqués1. Cancer le plus mortel chez les femmes, son dépistage à un stade précoce permet de le soigner plus facilement et de limiter les séquelles liées à certains traitements. 88% est le taux de survie à 5 ans des femmes diagnostiquées entre 2010 et 20151.
En ce mois d’octobre rose, la MNFCT profite de l’évènement pour vous informer sur cette maladie et comment mieux la prévenir.
Qu’est-ce que le cancer du sein ?
Le cancer du sein désigne la multiplication anormale de cellules qui forment une tumeur maligne au niveau de la glande mammaire (cf. schéma explicatif ci-dessous). Cette maladie prend, en général, quelques mois à se développer.
Les cancers « invasifs » sont les plus agressifs car ils ne restent pas dans leur lieu d’origine mais migrent vers les tissus voisins, voire dans le reste du corps. Dans ce dernier cas, on parle de métastase.
Quels en sont les symptômes ?
Plusieurs symptômes permettent de déceler la présence d’un cancer du sein. Outre la grosseur indolore et les ganglions axillaires (aisselles) identifiables à la palpation du sein, certains symptômes nécessitent une attention particulière : douleur localisée, rougeur et sensation de chaleur localisée, rétraction du mamelon vers l’intérieur, aspect de « peau d’orange », écoulement mammaire (cf. image ci-dessous).

Quels sont les facteurs de risque ?
Outre l’âge, les antécédents personnels et familiaux ou les prédispositions génétiques, certains modes de vie favorisent l’apparition d’un cancer du sein chez les femmes. Ainsi, parmi les cancers attribuables à la consommation d’alcool, le cancer du sein est le plus fréquent2. Il est donc recommandé de diminuer sa consommation d’alcool mais aussi de tabac, de pratiquer une activité physique régulière et d’adopter une alimentation variée et équilibrée afin de réduire le risque de développer la maladie. Près de 20 000 cancers du sein pourraient être évités chaque année.
Quels bons réflexes à adopter ?
Certaines démarches préventives peuvent servir à détecter une anomalie ou un signe à un stade précoce.
L’autopalpation du sein ne nécessite pas de prise de rendez-vous médical : elle peut se faire à domicile devant son miroir. À effectuer de préférence tous les mois, pour mieux connaître l’anatomie de son sein, cet examen permet de repérer tout signe qui pourrait inquiéter : grosseur, masse, épaisseur, bosse, douleur, … Pour ce faire (cf schéma explicatif et vidéo ci-dessous pour vous aider dans cette démarche), il faut palper chaque sein l’un après l’autre avec la main opposée, de haut en bas ou du mamelon vers les côtés. Il ne faut oublier aucune zone jusqu’à l’aisselle. Au cours de la palpation, appuyez de plus en plus fort, afin de mieux détecter des anomalies qui seraient plus profondes. Pour éviter toute confusion, effectuez l’examen en dehors des périodes menstruelles. Si une anomalie est remarquée ou en cas de changement, il est conseillé de consulter un professionnel de santé (médecin traitant, gynécologue ou sage-femme).

Le suivi gynécologique : depuis la puberté et tout au long de la vie, il doit-être annuel. Au cours de ce suivi, un examen clinique des seins est réalisé. Il permet de repérer une éventuelle boule ou une grosseur. Le professionnel de santé palpe avec ses deux mains les seins ainsi que les aisselles, en position assise et en position allongée. Cet examen ne fait pas mal mais il peut être parfois désagréable (notamment au moment des règles). C’est aussi l’occasion de poser vos questions et de faire part de vos inquiétudes. Ce suivi peut être réalisé par : un gynécologue, une sage-femme ou un médecin généraliste, qui est également là pour vous informer et vous orienter sur les modalités de suivi les plus adaptées suivant votre âge et votre niveau de risque.
Le dépistage permet de détecter les cancers à des stades précoces, améliorant ainsi les chances de guérison, le cas échéant. Pour le cancer du sein, des campagnes de dépistage organisées sont proposées à toutes les femmes entre 50 et 74 ans, tous les deux ans, car 80% des cancers du sein se développent après 50 ans3. Un courrier d’invitation est adressé pour effectuer une mammographie de dépistage, accompagné d’un bon de prise en charge et de la liste des radiologues du département agréés dans le cadre du programme national de prévention. Lors du rendez-vous pour la mammographie, il faut présenter le bon de prise en charge avec le courrier d’invitation et la carte vitale. Vous n’aurez ainsi rien à payer. Dans le cadre du programme de dépistage organisé du cancer du sein, une deuxième lecture des mammographies jugées normales est systématiquement assurée par un second radiologue expert. En dehors de ces campagnes organisées, vous avez la possibilité de réaliser cette mammographie de façon individuelle.
Même sans symptôme apparent, ce dépistage régulier est décisif car un diagnostic précoce permet d’éviter les traitements lourds et favorise les chances de guérison.
Et chez les hommes, qu’en est-il du cancer du sein ?
Les glandes mammaires existent également chez l’homme mais sont peu développées. Le cancer du sein chez l’homme est très rare et représente moins de 1% de tous les cancers du sein.
Comme chez la femme, certains facteurs peuvent accroître la possibilité d’un cancer du sein chez l’homme : l’âge, l’existence de cas de cancer du sein chez un parent proche, une prédisposition génétique, le syndrome de Klinefelter (affection due à la présence d’un chromosome X supplémentaire), une exposition aux rayonnements (radiothérapie) du thorax, la cirrhose du foie.
Les symptômes, l’évolution de la maladie et la prise en charge d’un cancer du sein sont sensiblement identiques chez l’homme et chez la femme.
Pour en savoir plus
- Ameli : Comprendre le cancer du sein
- Institut National du Cancer : Le cancer du sein – points clés et Cancer du sein chez l’homme
- La ligue contre le cancer : Cancer du sein
1 Source : Panorama des cancers en France, édition 2024, Institut National du Cancer
2 Source : Panorama des cancers en France, édition 2024, Institut National du Cancer
3 Source : Quelques chiffres, Institut National du Cancer