Hypertension artérielle : une surveillance régulière pour faciliter son diagnostic

Le cœur fonctionne à l’image d’une pompe qui projette le sang dans l’organisme. Cette projection de sang, du cœur vers les vaisseaux sanguins, est appelée pression artérielle. Elle se mesure au repos et est caractérisée par une valeur haute (systole) et une valeur basse (diastole). Quand la pression du sang est trop forte sur la paroi des artères, et cela de façon persistante, on parle alors d’hypertension artérielle (HTA).
Cette pathologie chronique est la plus fréquente en France et constitue une cause importante de maladies cardio – neuro – vasculaires.
Le risque d’hypertension artérielle augmente avec l’âge. Mais il existe d’autres facteurs aggravants comme le surpoids, le tabac, la sédentarité, le stress, l’existence d’autres maladies (rénale, endocrinienne, vasculaire, …), etc.
Dans cet article, nous faisons le point sur cet enjeu de santé publique majeur que représente le diagnostic de cette maladie et sa prise en charge.

L’hypertension artérielle en quelques chiffres clés

  • 1 adulte sur 3 (17 millions de personnes) est hypertendu1
  • Elle concerne 10% des 18 – 34 ans, contre 65% des 65 ans et +2
  • 1 patient sur 2 ne sait pas qu’il fait de l’hypertension artérielle1
  • 1 hypertendu sur 4 a une pression artérielle contrôlée1
  • Entre 10 et 30 % des hypertendus sont résistants aux traitements disponibles2

L’hypertension artérielle, un diagnostic difficile à établir2

Aujourd’hui, près d’une personne sur deux ignore qu’elle souffre d’hypertension artérielle car celle-ci ne se caractérise pas par des symptômes révélateurs. C’est pour cela que son diagnostic est complexe, et qu’il se fait souvent « par hasard » et tardivement.

Il est donc indispensable de consulter, une fois par an, votre médecin pour prendre votre tension. Bien qu’asymptomatique, certains troubles « quelconques » peuvent toutefois être évocateurs, il ne faut donc pas hésiter à les indiquer à votre médecin :

  • Maux de tête permanents ou culminants le matin au réveil
  • Vertiges
  • Troubles de la vue
  • Palpitations cardiaques
  • Suées
  • Saignements de nez
  • Bourdonnements d’oreille

La pression artérielle varie au cours de la journée. Pour établir un diagnostic d’hypertension artérielle, il est alors nécessaire d’avoir au moins deux mesures anormalement élevées au cours de deux consultations différentes, séparées de quelques semaines. Au cours de chacune des consultations, « le médecin réalise différentes mesures, à plusieurs minutes d’intervalle, à l’aide d’un brassard placé à hauteur du cœur chez le patient, couché ou assis, après plusieurs minutes de repos ». Ces valeurs donnent une indication mais ne permettent pas, à elles seules, d’établir un diagnostic définitif : en effet, le médecin doit tenir compte de la variabilité de la pression artérielle au cours de la journée, de l’appréhension du patient vis-à-vis de ce rendez-vous et / ou de l’environnement médicalisé qui peut faire augmenter artificiellement sa tension. Ainsi, cette suspicion devra être confirmée soit :

  • par une automesure tensionnelle (AMT) : le patient va utiliser un autotensiomètre pour évaluer, chez lui, sa tension artérielle au calme « en reproduisant trois fois la mesure le matin et trois fois le soir, durant trois jours consécutifs (règle des 3) » ;
  • par une mesure ambulatoire de la pression artérielle (MAPA) : le patient va porter un brassard relié à un appareil électrique placé à sa ceinture. Le tensiomètre quantifie et enregistre les valeurs de pression artérielle tous les quarts d’heure durant 24 heures.

Les résultats de cette nouvelle mesure confirmeront, ou pas, la suspicion d’hypertension artérielle.

Une prise en charge hygiéno-diététique, en tout premier lieu

Une modification des habitudes de vie peut suffire à abaisser la pression artérielle et la faire revenir à des valeurs normales : 

  • Perte de poids en cas de surcharge pondérale
  • Pratique d’une activité physique adaptée régulière
  • Diminution de la quantité de sel
  • Baisse de la consommation d’alcool
  • Augmentation des portions de légumes et de fruits
  • Faible consommation de grasse d’origine animale
  • Arrêt du tabac

Ce ou ces changements de mode de vie sont observés sur une période de trois mois, pour voir s’ils produisent les effets escomptés. S’ils ne suffisent pas, la prescription de médicaments antihypertenseurs est alors envisagée.

Des traitements médicamenteux2

Il existe cinq sortes de médicaments qui, grâce à leur mécanisme d’action spécifique, possèdent des propriétés antihypertensives :

  • les diurétiques thiazidiques, qui facilitent l’élimination de l’eau et du sel par les reins
  • les inhibiteurs calciques, qui favorisent la vasodilatation en bloquant l’entrée de calcium dans les cellules musculaires des artères
  • les inhibiteurs de l’enzyme de conversion et les inhibiteurs des récepteurs de l’angiotensine II, qui contrent à différents niveaux le système rénine-angiotensine
  • les bêtabloquants, qui diminuent la fréquence cardiaque
  • les antihypertenseurs d’action centrale, qui régulent la tension artérielle au niveau cérébral

Ces médicaments peuvent être prescrits « en monothérapie (un seul médicament) ou en association (plusieurs antihypertenseurs), à faible dose ». Le choix de ces produits se fait en fonction du profil du patient et de ses antécédents médicaux. Le traitement s’adaptera en cas de réponse insuffisante ou d’intolérance.

L’observance du patient joue un rôle essentiel dans le contrôle de l’hypertension et le succès du traitement.

Les enjeux de la recherche2

Chez certains patients, la valeur de la pression artérielle demeure au-dessus des normes malgré l’adoption d’habitudes hygiéno-diététiques et le traitement. On parle alors d’hypertension artérielle résistante. Cela concerne entre 10 à 30 % des patients.

La recherche explore donc le développement de nouveaux traitements, soit :

  • pharmacologiques : avec de la néprilysine (enzyme qui favorise normalement la dégradation des peptides natriurétiques essentiellement produits par le cœur permettant l’élimination urinaire du sodium et la vasodilatation), avec des inhibiteurs de l’aminopeptidase A (en vue de contrôler la tension artérielle par une action centrale, au niveau du système rénine-angiotensine cérébral), …
  • chirurgicaux : une dénervation rénale (destruction sélective, par radiofréquence ou ultrasons, de nerfs présents autour des artères rénales), la stimulation électrique des barorécepteurs (implantation d’un stimulateur délivrant un faible courant électrique afin de stimuler les barorécepteurs et de rétablir ainsi la capacité de régulation de la pression artérielle)

Pour aller plus loin

Sources :